Diriger un collectif d’entrepreneurs au service du changement 

Épisode 20

 15:21

Diriger un collectif d’entrepreneurs au service du changement 

Sur ce nouvel épisode des VISCONTI TALKS, Hubert Reynier, Président fondateur de VISCONTI Partners, reçoit Agathe Wautier cofondatrice du GALION , le collectif des entrepreneurs de la Tech.

Le GALION existe depuis 8 ans et rassemble aujourd’hui plus de 450 entrepreneurs.e.s qui ont levé des fonds, autour d’une ambition commune : faire de la France et de l’Europe, l’écosystème le plus attractif au monde pour les entrepreneurs.e.s.

Cette passionnée de sports outdoor, nous témoigne sa vision sur l'avenir du marché des entrepreneurs, et nous révèle également comment elle est devenue une dirigeante influente dans un milieu majoritairement masculin.

Hubert Reynier, Président Fondateur de Visconti Partners, reçoit aujourd’hui Agathe Wautier, dirigeante et cofondatrice du Galion, collectif d’entrepreneurs dans la Tech. 

 

Qui est Agathe Wautier ?

 

Agathe est une jeune femme dirigeante ayant cofondé Le Galion, collectif destiné spécifiquement aux entrepreneurs en hypercroissance. Elle le dirige depuis sept ans. 

 

En quoi Le Galion est-il unique ?

 

Le Galion Project réunit aujourd’hui 450 entrepreneurs, principalement de la Tech. Il a une spécificité : il réunit des entrepreneurs ayant levé des fonds, ils partagent vraiment des problématiques communes. Ce sont ses membres qui font la “secret sauce” du Galion. Agathe a cofondé le Galion avec au départ : Jean-Baptiste Rudelle son associé et le Président, Frédéric Mozula et Pierre Kosciusco-Morizet. Ils ont réussi par la suite à faire venir des entrepreneurs de tous horizons, qui sont aujourd’hui extrêmement impliqués. 

Tous ces dirigeants ont envie d’apprendre les uns avec les autres, de créer un fort impact sur l’écosystème de la Tech et de faire en sorte qu’il y ait de plus en plus de leaders internationaux provenant de la French Tech.

 

Il y a maintenant un fonds qui s’est ajouté au business, quelques mots dessus. 

 

Au bout de six ans, ils ont crée Galion Exe qui est un fonds d’investissement en « early stage ». C’est-à-dire qu’ils investissent au tout début de la création des entreprises. Ils mettent des tickets dans les futures pépites de la Tech. Il y a un ADN commun entre le Galion et la volonté des entrepreneurs d’investir ensemble, c’est la raison pour laquelle ils se sont lancés dans cette aventure et ont fait leur premier closing en mars. Ce fonds d’investissement réunit des dirigeants qui leur apportent des deals qui participent aussi à leur instruction et à leur suivi. 

 

Comment Agathe a-t-elle évolué en binôme avec Jean-Baptiste Rudelle ? 

 

Agathe estime que le secret de la réussite de leur binôme réside dans leur complémentarité. En effet, ils sont tous deux très différents. Jean-Baptiste avait déjà rencontré le succès auparavant, conséquemment beaucoup d’entrepreneurs voulaient apprendre à son contact. Agathe, elle, était dans l’opérationnel. Lui avait l’inspiration, elle l’opération. Au fil de l’eau, ils ont construit une relation faite de complémentarité, cela n’a pas toujours été facile, il y a eu des moments compliqués car quand on est si différents il faut trouver des jonctions. Le plus important étant de prendre toujours plaisir à travailler ensemble, malgré les différences et de communiquer beaucoup. 

 

Quelle est la proportion de membres hommes au Galion ?

 

Il y a 15 % de femmes au Galion, ce qui est la moyenne de femmes dirigeantes en France. Dans la Tech, ce sont les hommes qui réalisent les grosses levées de fonds. Agathe travaille avec SISTA sur ce sujet : 2 % des fonds sont dirigés vers des femmes. Il y a encore beaucoup de chemin à parcourir. Les hommes sont ouverts à l’idée d’avoir plus de femmes dans la Tech.  Les femmes lèvent bien des fonds mais la différence se trouve dans le sentiment de légitimité. Une femme levant 1,5 million se demandera si elle est bien légitime, alors qu’un homme levant 2,5 millions estimera qu’il a sa place. Agathe est persuadée qu’il faut convaincre les femmes de participer à des réseaux, de prendre sur leur temps personnel pour développer des réseaux qui leur ressemblent et qui seront bénéfiques à leur entreprise. 

 

En tant que dirigeante femme dans un monde d’hommes, comment évolue Agathe ?

 

Agathe a un fort caractère lui permettant de bien évoluer dans un milieu masculin. Cela se passe donc bien pour elle. Elle pense qu’il faut s’affirmer tout en gardant une certaine douceur. Certes, il a fallu s’imposer mais cela n’est pas propre à un milieu masculin mais au business en lui-même. 

 

Quel est l’avenir du marché des entrepreneurs ?

 

Agathe pense que ce marché va être en développement continu. Selon elle, nous avons besoin de collaborer, de co-créer, de s’entraider surtout à un moment où le monde change. C’est en continuant de créer des espaces d’échanges d’idées, de bonnes pratiques qu’on va être capables de changer le monde. 

Le Galion s’est renforcé pendant le Covid, durant un moment où ils étaient tous sur une passe difficile. De plus en plus de réseaux fleurissent, et aux yeux d’Agathe c’est indispensable dans le monde qui est en train de se construire. 

 

Comment Agathe se définit-elle en tant que leader ?

 

On ne naît pas leader. C’est un manteau à tisser maille après maille. Le leadership d’Agathe a évolué en sept ans. Ayant démarré seule, elle était beaucoup à l’exécution, à l’opération.  Petit à petit, elle se construit une équipe, ils seront quinze à la fin du trimestre. Le leadership change alors : il faut passer plus de temps à inspirer et, plus personnellement, Agathe est intuitive, elle passe du temps avec son équipe et apprend à présent à déléguer. Elle tend vers un style de leadership plus entrepreneurial. 

 

Quels ont été les autres changements ?

 

Agathe a gagné en confiance en elle. Elle est fière de ce qu’elle a accompli. Elle a davantage confiance pour l’avenir et continue à faire du Galion le meilleur endroit pour les entrepreneurs.