Dirigeants : Quand « l’Human Centric » succède au « Client Centric » Le pouvoir de l’Ignorance

La crise sans précédent que nous vivons voit tous les soirs s’égrainer son lot comptable de malheurs, de deuils, de difficultés financières et sociales, d’angoisse, qui tous nous parlent de femmes, d’hommes et d’enfants.

 

Car ce dont nous parlons tous depuis le début de l’épidémie, c’est bien d’Êtres Humains : l’Humain est enfin revenu au centre de tous les débats et de toutes les attentions :

 

  • Les états n’ont jamais été globalement aussi généreux envers les personnes
  • La science n’a jamais été aussi prolifique pour protéger notre santé
  • Les entreprises n’ont jamais été aussi soucieuses de la protection et du bien-être de leurs salariés

 

Au-delà des souffrances actuelles bien réelles, ce que nous vivons est aussi une formidable opportunité de bouleversements tangibles, profonds et irréversibles, sans doute unique dans l’histoire.

 

Parce que ce qui unit aujourd’hui tous les acteurs du monde politique, économique, industriel et sanitaire, c’est bien l’Ignorance. Et le pouvoir de l’Ignorance est immense, car il bouscule nos certitudes et nous oblige à innover.

 

Face à cette incertitude totale et immédiate, dans tous ses paramètres, toutes les parties prenantes de l’écosystème n’ont pas d’autre solution que de co-créer ensemble l’avenir, en laissant de côté l’idéologie.

 

En ce sens, la crise ne fait qu’accélérer une prise de conscience initiée par d’autres :

 

  • Les jeunes entrepreneurs ou salariés pour qui la quête de sens est au centre de leur projet de vie
  • Les jeunes générations qui militent pour un monde durable où chacun trouve sa place
  • Les Leaders d’un nouveau genre pour qui la mission de l’entreprise est de connecter le sens de la vie des individus et celui de l’entreprise

 

Car c’est bien de cela qu’il s’agit : créer un environnement dans les entreprises, les collectivités, les territoires, où chacun peut développer son autonomie et libérer son énergie et sa capacité à penser et faire autrement.

Le leader donne l’impulsion mais la stratégie sera le résultat d’une co-création au service du bien commun.

 

Alors certes la crise rebat les cartes, beaucoup d’entreprises vont souffrir et devoir réduire leur coûts. Mais cette période intense de solidarité, de héros anonymes et de créativité, nous donne une chance unique de voir admettre par le plus grand nombre que la réduction des coûts humains n’intervient qu’en dernier ressort parce que :

 

  • Les femmes et les hommes sont le principal actif de l’entreprise
  • Les leviers de la performance passent d’abord par l’Excellence Humaine, au service des clients et de la communauté
  • Les performances financières (le Profit) n’en sont que le résultat, pas la raison d’être 

 

Les leviers du rebond pourront alors passer en priorité par le redéploiement du chiffre d’affaires et la réduction des coûts non salariaux, non essentiels à la reprise :

 

  • Faisons confiance aux Femmes et aux Hommes de l’entreprise en les impliquant pour trouver des solutions à ces priorités
  • Saisissons l’opportunité d’un “reset total” de la relation sociale dans l’entreprise : dialogue, transparence, proximité
  • Et quand les premiers rayons de soleil apparaîtront après la tempête, cela sera surement le moment de revisiter, avec eux, la raison d’être et les valeurs d’une entreprise inspirante.

 

Comme l’a si bien rappelé Hubert Joly, président de Best Buy, lors d’un récent entretien : « On ne gagne pas l’un contre l’autre mais on gagne ensemble » 

 

François Hincker

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