Dirigeantes, on vous aime !

Elles sont l’objet à la fois de curiosité, d’admiration et de respect.

 

Les femmes qui occupent les postes de direction les plus élevés se démarquent du fait qu’elles sont peu nombreuses dans une sphère encore largement dominée par la gente masculine. Qui sont ces femmes qui ont réussi à briser le plafond de verre ?

 

Comment y sont-elles arrivées ? Rencontrent-elles les mêmes difficultés que leurs homologues masculins ? Comment et pourquoi deviennent-elles chef d’entreprise ?

 

Pour arriver à la tête d’une entreprise, les dirigeantes passent principalement par la création ou rachat d’entreprise, ainsi que par la promotion interne. Cependant, en comparaison avec les dirigeants, on retrouve un plus grand pourcentage de femmes qui accèdent aux fonctions de dirigeante par transmission familiale, et moins par recrutement externe.

 

Le goût d’entreprendre et l’épanouissement professionnel figurent en tête de liste des raisons qui poussent les femmes à accepter de prendre les commandes d’une entreprise. Cependant, contrairement à 24 % des hommes, 31 % des femmes ont accepté le poste de dirigeant (étude KPMG) parce que l’opportunité s’est présentée, sans qu’elles l’aient particulièrement recherchée. Ceci montre qu’elles savent saisir leur chance, mais aussi que les femmes se laissent encore porter par le cours des événements, au lieu de les provoquer.

 

Les femmes dirigeantes soulignent davantage manquer de confiance en elles. Même à niveau académique égal avec les hommes, elles sont plus portées à douter de leurs capacités à diriger une entreprise. À ce niveau aussi, l’entourage est d’un grand secours pour regagner un peu d’assurance. Comme autre obstacle, une femme sur dix cite encore le fait d’être une femme. Cette proportion est faible, heureusement, mais la question du genre n’apparaît nullement comme étant un obstacle pour les hommes.

 

 

Prendre confiance en soi

 

Ces faits démontrent qu’un travail de fond doit encore être effectué en amont auprès des femmes afin qu’elles réussissent à se sentir davantage capables au même titre que les hommes, à prendre les commandes d’une entreprise.

 

Pour ce qui est de l’exercice de la fonction de dirigeant, contrairement à leurs homologues de sexe masculin, l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle ne constitue pas la première difficulté. Elles sont plus affectées par la pression et le stress. Par contre, elles perçoivent moins le management comme une difficulté.

 

Au rang des motivations, les femmes accordent deux fois plus d’importance à la relation client, les rapports avec les parties prenantes de l’entreprise et l’encadrement d’autres personnes.Les dirigeantes sont davantage convaincues des bienfaits de la mixité au sein du top management que les dirigeants. En effet, elles sont plus portées à percevoir la mixité comme favorable au dynamisme et à la prise en compte des enjeux humains.

 

Par conséquent, elles sont engagées à améliorer la situation des femmes dans l’entreprise qu’elles dirigent. Pour ce faire, leur principal levier d’action est l’aménagement du temps de travail. Les dirigeants quant à eux, bien qu’ils se disent aussi, dans une moindre mesure tout de même, engagés à améliorer la situation des femmes, ils restent moins pragmatiques, ils en sont encore à privilégier l’écoute et le dialogue.

 

Cependant, cette propension des femmes dirigeantes à rendre la condition des femmes meilleures en entreprise ne les pousse pas pour autant au favoritisme lors du recrutement. En effet, elles sont plus nombreuses à ne pas prendre en considération le genre lors de l’embauche.

 

 

«Thing manager, think human »

 

Les dirigeants et les dirigeantes se rejoignent donc globalement au niveau des motivations et des parcours qui les mènent à la tête d’une entreprise. À quelques différences près, les difficultés sont les mêmes avant et pendant l’exercice de leurs fonctions.

 

Même si les éléments de motivation peuvent quelque peu varier, il n’en demeure pas moins que les dirigeantes et les dirigeants rencontrent autant de succès. Nous sommes bien loin de la formule de Virginia Schein, « Think manager, think male », qui signifie : pour être un bon manager il faut penser comme un homme. Une meilleure formule serait: « thing manager, think human ». Femme ou homme.

 

Hubert Reynier

 Partager